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Direct action
Une histoire de résistance armée au Canada
Au début des années 80, dans un milieu de squats, de punk, d’activisme et de vol à l’étalage, quelques individus affectés par les conflits en cours – luttes autochtones et écologistes, guérilla et guérilla urbaine – se rencontrent et complotent.
Nous sommes au Canada. Dans un milieu de contestation et de vie collective bien connu, l’objectif de Doug, Anna et Brent : construire un groupe armé de type anarchiste. Poser des actes destructifs qui bloquent le pouvoir dans ses projets nocifs, et ce, toujours en soutien avec les mouvements d’opposition. Ensuite : inspirer et instruire d’autres groupes pour qu’ils passent à l’attaque à leur tour.
L’approfondissement de leur rencontre donnera naissance à une expérience particulière et intéressante à laquelle vont se joindre plus tard Juliet et Gerry. Cette expérience se nommera Direct Action.
Le règne ténébreux de l’artificiel
Naissance et essor de la chimie industrielle
Aujourd’hui, 204 millions de substances chimiques sont répertoriées. Les industriels de la chimie admettent aujourd’hui l’usage de 150 000 substances chimiques, et c’est ce qui permet une définition approximative de ce secteur de l’industrialisme : l’industrie chimique concerne la fabrication de matières synthétiques, artificielles, non-existantes dans la nature. Comme on le verra au long de cet article, l’industrie chimique est non seulement le modèle par excellence de la domestication industrielle (par son assaut contre le vivant, sa volonté de contrôle, sa pollution, sa mise au service de la conquête et de l’extermination), mais elle en est aussi la pierre angulaire. Et à l’instar de l’ensemble des industries en « transition écologique », elle est en pleine mutation pour préserver sa place centrale au sein de la société techno-industrielle.
Au carrefour de la logistique
Géographie du transport industriel
« L’importance de la logistique ne se situe pas uniquement à une échelle macroéconomiques, mais se décline jusqu’à la route départementale qui assure la connexion routière entre l’entrepôt et le supermarché. Le déploiement des nouvelles technologies et du numérique n’ont pas fait diminuer les investissements dans la logistique du transport, bien au contraire. Rien qu’en construction autoroutier, les investissements mondiaux pour construire des toutes nouvelles routes dépassent les 3400 milliards de dollars. Un financement à la hauteur d’une véritable guerre contre ce qui n’est pas encore relié, désenclavé ou traversé par des routes goudronnées. Montagnes percées, forêts rasées, biotopes exterminés, cours d’eau endigués – qu’il s’agit d’autoroutes, d’infrastructures ferroviaires, d’installations portuaires, partout le rouleau-compresseur de la logistique sème la dévastation. Et parfois, il suscite des luttes farouches et des résistances acharnées pour empêcher l’œuvre écocidaire, pour rester hors de l’orbite du commerce mondial, pour défendre la nature et la possibilité d’une vie libre en son sein. »
Résister à la technosphère
Début mars 2024, en plein milieu de la nuit. Près de Berlin, à Grünheide, tout s’arrête au sein de la giga-usine de fabricant de voitures électriques Tesla, récemment implantée au détriment d’une forêt. Les milliers d’ouvriers et d’ingénieurs assistent impuissants à l’arrêt des chaînes de production. En cause ? Le sabotage incendiaire de l’alimentation électrique de l’usine, revendiqué aussitôt par un groupe Volcan, contre le greenwashing du capitalisme et le progrès industriel. Les autorités allemandes et Elon Musk dénoncent les « écoterroristes ». Mais cette action n’est que le dernier épisode d’une escalade offensive contre la société techno-industrielle dans les contrées allemandes.
Au fil des dernières années, du nord au sud et de l’ouest à l’est, le pays d’outre-Rhin a connu une résurgence des « mobilisations pour le climat », des occupations de forêts et de luttes contre des projets industriels tels que l’extraction de charbon, la construction de nouvelles autoroutes ou l’agrandissement de zones industrielles et de ports. Si une critique radicale de la société techno-industrielle surgit et grandit au sein de ces combats qui se heurtent à une répression toujours plus rude de la part de l’État, certaines mobilisations semblent aussi prêter la main au discours de la « transition verte » en appelant à l’exploitation des ressources renouvelables et aux solutions technologiques pour parer aux effondrements écologiques en cours. Mais malgré des tentatives de limiter la portée de l’éveil d’une conscience anti-industrielle et d’une pratique offensive conséquente, de nombreux sabotages ont visé les industries polluantes, les cimenteries, les projets énergétiques, les centres technologiques et les infrastructures énergétiques, logistiques et de télécommunication. Plongeon dans une effervescence inspirante et radicale en cette ère de planète en surchauffe, d’extinction massive et de fuite en avant technologique.
Au plus profond de la nuit, la lune est la plus claire
Plongée dans l’effervescence écologiste et le sabotage
Début mars 2024, en plein milieu de la nuit. Près de Berlin, à Grünheide, tout s’arrête au sein de la giga-usine de fabricant de voitures électriques Tesla, récemment implantée au détriment d’une forêt. Les milliers d’ouvriers et d’ingénieurs assistent impuissants à l’arrêt des chaînes de production. En cause ? Le sabotage incendiaire de l’alimentation électrique de l’usine, revendiqué aussitôt par un groupe Volcan, contre le greenwashing du capitalisme et le progrès industriel. Les autorités allemandes et Elon Musk dénoncent les « écoterroristes ». Mais cette action n’est que le dernier épisode d’une escalade offensive contre la société techno-industrielle dans les contrées allemandes.
Au fil des dernières années, du nord au sud et de l’ouest à l’est, le pays d’outre-Rhin a connu une résurgence des « mobilisations pour le climat », des occupations de forêts et de luttes contre des projets industriels tels que l’extraction de charbon, la construction de nouvelles autoroutes ou l’agrandissement de zones industrielles et de ports. Si une critique radicale de la société techno-industrielle surgit et grandit au sein de ces combats qui se heurtent à une répression toujours plus rude de la part de l’État, certaines mobilisations semblent aussi prêter la main au discours de la « transition verte » en appelant à l’exploitation des ressources renouvelables et aux solutions technologiques pour parer aux effondrements écologiques en cours. Mais malgré des tentatives de limiter la portée de l’éveil d’une conscience anti-industrielle et d’une pratique offensive conséquente, de nombreux sabotages ont visé les industries polluantes, les cimenteries, les projets énergétiques, les centres technologiques et les infrastructures énergétiques, logistiques et de télécommunication. Plongeon dans une effervescence inspirante et radicale en cette ère de planète en surchauffe, d’extinction massive et de fuite en avant technologique.
Hydrogène : le cheval de Troie de la Transition énergétique
De nombreux facteurs poussent la société techno-industrielle vers une modification importante de sa production énergétique. Certains ont argumenté que la croissance progresse directement proportionnellement à la disponibilité d’énergies. Plutôt qu’une substitution d’une ressource énergétique par une autre, elles se sont additionnées : l’exploitation du pétrole n’a pas fait disparaître le charbon. Aujourd’hui, au vu des quantités astronomiques d’énergie qu’engloutit la production industrielle, il est totalement inconcevable – sans renoncer à la croissance – d’abandonner certaines ressources énergétiques au profit d’autres. Pour les États et les industriels, il s’agit plutôt de diversifier le mix énergétique afin de pouvoir tirer un profit maximal des caractéristiques particulières des différentes ressources et d’étayer des stratégies géopolitiques. Cette diversification n’est pas nouvelle : elle est au cœur du développement capitaliste depuis le début de l’industrialisation.
Cette continuité dans la course effrénée d’additions énergétiques alimentant l’enfer industriel ne rend pas moins réelle l’actuelle « transition énergétique », c’est-à-dire, la reconfiguration du mix énergétique pour diminuer la part d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz). Quelque part, la gravité de la crise écologique (et des effondrements systémiques qui pourraient en découler), la finitude des énergies fossiles et la complexité du nucléaire, a fini par rendre économiquement envisageable et géopolitiquement soutenable l’exploitation d’autres sources énergétiques, comme en témoigne les investissements massifs dans l’éolien, le photovoltaïque et la biomasse.
C’est dans cette optique qu’il faut considérer le lapin blanc de l’hydrogène. Les industriels se font de moins en moins timides à son sujet, et d’autres l’ont d’ores et déjà baptisé « le pétrole du futur »
En temps d’écocide
Quelques interrogations contemporaines pour l’action anarchiste.
« Il nous met aussi face à nous-mêmes et nous incite à aller à l’air libre. A déterrer la hache de la guerre, à se battre farouchement pour notre liberté, qui est aussi fondamentalement liée à la forêt et aux plantes, aux roches et aux rivières, à d’autres êtres vivants, au climat, bref, à la nature non comme un objet extérieur, mais une force vivante constitutive de notre être qui nous lie avec tout ce qu’il y a autour. C’est cette force-là qui essuie les incessants assauts écocidaires de la société industrielle sans avenir. C’est cette force-là qui se défend, d’une manière ou d’une autre. C’est cette force-là qui nous appelle maintenant à franchir le seuil et à entrer en résistance. »